Disparition d’André Clairon

Nous avons la très grande tristesse de vous faire part de la disparition d’André Clairon, survenue le 24 décembre 2015 à l’age de 68 ans.

Arrivé à l’Observatoire de Paris en 1978 au LPTF (Laboratoire Primaire des Temps et Fréquences, au sein du département DANOF ) pour s’occuper de la métrologie des fréquences optiques. André va très vite s’intéresser aux horloges atomiques et aux atomes froids en développant notamment la première horloge primaire en fontaine atomique, qui va révolutionner le monde de la métrologie du temps et des fréquences. L’application scientifique des atomes refroidis par laser à la réalisation de l’horloge la plus stable et la plus exacte au monde a fasciné toute la communauté scientifique. Les notions de « mélasse optique » et de « fontaine atomique » sont devenues familières bien au-delà de la communauté des physiciens.

Ces réalisations fascinantes, fruits de coopérations scientifiques très réussies entre théoriciens et expérimentateurs et entre laboratoires divers, ont attiré des jeunes chercheurs et ingénieurs brillants qui continuent encore aujourd’hui à développer au SYRTE (Observatoire de Paris, CNRS, UPMC, LNE) de nombreux projets de premier plan dans des domaines de plus en plus variés. Le projet le plus emblématique est sans doute la mission spatiale ACES et son horloge PHARAO, dont André a été l’un des deux investigateurs, et auquel il a consacré une part importante de ses 15 dernières années de carrière et de ses quelques années de retraite. Enfin, certains des jeunes chercheurs qu’il a contribué à former sont également partis développer leurs propres activités scientifiques sous d’autres cieux, parfois bien éloignés, mais avec toujours la démarche rigoureuse et l’ouverture d’esprit qui le caractérisaient, montrant que, si la physique des atomes froids a beaucoup apporté à la métrologie, la métrologie peut apporter considérablement à la physique, qu’elle soit appliquée ou fondamentale.

Chercheur LNE mondialement reconnu, André Clairon était une personnalité scientifique innovante, brillante, originale et attachante, qui a été l’ « âme » des activités de métrologie des fréquences au SYRTE pendant de nombreuses années. Même s’il a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière, il faisait toujours preuve d’une très grande modestie quant au rôle qu’il avait tenu pour l’obtention de telles précisions.

Nous éprouvons une très grand peine à le savoir disparu.