Ouvrages de vulgarisation (ancien)
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« Le temps, la plus commune des fictions », Véronique le Ru (2012)
En abordant le temps sous l’angle de la généalogie et non de la conscience immédiate, cet ouvrage ne manquera pas de déranger. Le temps y est découvert comme une construction intellectuelle récente, œuvre des fondateurs de la science moderne, Galilée et Newton. Cette époque, le XVIIe siècle, est aussi celle des transformations politiques et économiques à l’origine du capitalisme. Le temps, l’abstraction mathématique, est dès lors devenu l’instrument d’une domination pernicieuse qui s’étend des structures de nos sociétés jusqu’aux plus intimes de nos vécus. Et pourtant… le temps, n’est-ce pas d’abord le flux et le reflux des vagues sur la mer ? N’est-ce pas le mouvement même de la vie ?
À l’orée d’un millénaire où tout doit être quantifié, ce livre provocateur suggère de réapprendre à vivre humainement pour mettre fin aux tragédies ordinaires du temps compté, limité, dont on ne sait plus se départir. -
« Histoire de l’heure en France », Jacques Gapaillard (2011)
À travers les différentes notions d’heure nationale, des chemins de fer, de Greenwich ou encore d’été et d’hiver… voici une histoire passionnante, émaillée de commentaires, d’anecdotes et de citations qui témoignent de la manière dont étaient perçus les divers changements horaires et des débats qu’ils ont suscités.
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« Le temps, Instant et durée ; de la philosophie au Neurosciences », Pierre Buser et Claude Debru (2011)
Longtemps, scientifiques et philosophes ont parlé à l’unisson d’un seul et même temps. Le temps de l’homme était intégré dans le temps de la nature. La science moderne a considérablement modifié cette perspective. Elle évoque désormais un divorce possible du temps de la physique et du temps de la psychologie. Quelque chose a été rompu.
Pierre Buser et Claude Debru reviennent dans ce livre sur l’évolution de notre conception du temps, à travers les époques, mais aussi les disciplines. Alors que la physique d’aujourd’hui discute beaucoup de la réversibilité du temps, la psychologie et les neurosciences se tournent volontiers vers deux autres facettes : l’instant présent et la perception du futur immédiat, ce « sens du futur » qui peut être cerné avec une rigueur scientifique.
Il n’est donc désormais plus question d’un temps unique. En créant son propre temps, l’homme a fini par en comprendre la singularité par rapport à un temps physique lui-même démultiplié et diversifié. Une réconciliation entre ces différents temps, de plus en plus antagonistes, est-elle encore à ce jour envisageable ?
Pierre Buser est professeur émérite de neurosciences à l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. Il est notamment l’auteur de Cerveau de soi, Cerveau de l’autre et de L’Inconscient aux mille visages.
Claude Debru est professeur de philosophie des sciences à l’École normale supérieure.
Tous deux appartiennent à l’Académie des sciences.
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« Les tactiques de Chronos », Etienne Klein (2009)
Le temps est une chose introuvable dont l’existence ne fait aucun doute. Une chose dont tout le monde parle mais que personne n’a jamais vue. Nous voyons, entendons, touchons, goutons dans le temps, mais non le temps lui-meme. Contre toute attente, Chronos est un planque, un cameleon qu’il faut debusquer sous nos habitudes de langage et de perception. Pour le dejouer, il va falloir l’effeuiller peu a peu, le deshabiller, le distinguer de ses effets les plus sensibles : la duree, la memoire, le mouvement, le devenir, la vitesse, la repetition. Parce que les horloges ne mesurent pas forcement du temps. Parce que le temps est toujours la alors qu’on dit qu’il s’ecoule. Et qu’il existe independamment de ce qui survient, se transforme, vieillit et meurt. Aujourd’hui, le regard le plus audacieux et le plus deconcertant sur le temps, c’est la physique qui le porte. De Galilee a Einstein, puis de l’antimatiere aux supercordes, elle n’a cesse d’approfondir la question jusqu’a ouvrir des perspectives qui donnent le vertige : le temps a-t-il precede l’Univers ? Comment s’est-il mis en route ? Pourrait-il inverser son cours ? l’interrompre puis le reprendre ? Existerait-il plusieurs temps en meme temps ? Au bout du compte, le temps pourrait ne plus du tout se ressembler.
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« Le temps », Hervé Barreau (2009)
Le temps nous est très familier, et cependant mal connu. Nous l’éprouvons à l’intérieur de nous-mêmes. Bien sûr, il nous arrive, par exemple en dormant, de perdre le sentiment que le temps suit son cours, mais nous savons que nous n’échappons pas au temps. Cet ouvrage s’attache à explorer le temps dans toutes ces dimensions — temps biologique, temps social, temps de l’horloge, espace-temps… — et interroge les rapports entre le temps scientifique, universel, et celui de la vie quotidienne, vécu par chacun.
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« Une histoire illustrée de la mesure du temps », Jean Jandaly (2009)
Dans notre vie quotidienne il est aujourd’hui difficile de se passer d’une montre ou d’une horloge. Mais que savons-nous vraiment du principe qui gouverne ces « chrono-mètres » ? Sur quoi repose donc leur régularité ?
Pour l’expliquer, l’auteur nous invite ici à faire un peu d’histoire, soit finalement… à remonter le temps ! On découvrira l’origine des instruments et des machines que nous ont laissés en héritage des générations de physiciens dont les travaux aboutirent aux antiques cadrans solaires, aux clepsydres puis aux horloges à balancier.
À l’heure actuelle, les horloges atomiques varient d’à peine quelques millionièmes de seconde par siècle ! Or, loin d’être vaine, pareille précision à d’innombrables applications, bien au-delà de la simple mesure du temps qui passe. Et, chose plus extraordinaire encore, ce sont des physiciens qui nous ont révélé la pluralité du temps en nous montrant qu’il ne s’écoule pas de la même façon selon la vitesse de déplacement de l’horloge ou la valeur du champ de gravité.
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« Le facteur temps ne sonne jamais deux fois », Etienne Klein (2007)
Chose déroutante, décidément, que le temps. Nous en parlons comme d’une notion familière, évidente, voire domestique, « gérable ». Une sorte de fleuve dont nous pourrions accommoder le cours à notre guise, à coups de plannings, de feuilles de route, d’agendas. Nous parlons même d’un « temps réel » pour évoquer l’instantanéité, c’est-à-dire le temps sur lequel nous n’avons aucune prise. Les physiciens, eux, l’ont couplé à l’espace, en ont fait une variable mathématique, abstraite, qu’ils intègrent dans des théories audacieuses, spectaculaires, mais si complexes qu’elles sont difficiles à traduire en langage courant. Certains disent même avoir identifié le moteur du temps. Quant aux philosophes, ils ne cessent depuis plus de deux millénaires de lui tourner autour, et de le soumettre au questionnement : Le temps est-il une sorte d’entité primitive, originaire, qui ne dériverait que d’elle-même ? Ou procéderait-il au contraire d’une ou plusieurs autres entités, plus fondamentales : la relation de cause à effet, par exemple ? Le temps s’écoule-t-il de lui-même ou a-t-il besoin des événements qui s’y déroulent pour passer ? S’apparente-t-il au devenir, au changement, au mouvement ? Et au fait, le temps a-t-il eu un commencement ? À toutes ces questions, la physique apporte des éléments de réponses, souvent fascinants. Mais aucune discipline ne parvient à épuiser, à elle seule, la question du temps. C’est pourquoi nous avons croisé les regards. Et lorsqu’on met côte à côte nos discours sur le temps, les arguments des philosophes et les théories des physiciens, que se passe-t-il ? Sans aucun doute de belles et troublantes choses… C’est exactement ce que nous avons voulu savoir.
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« L’emprise du temps ; les horloges d’Einstein et les cartes de Poincaré », Peter Galison (2006)
Albert Einstein était un praticien de la physique qui travaillait au Bureau des brevets de Berne en un moment où les ingénieurs cherchaient à synchroniser toutes les horloges de Suisse. Henri Poincaré était, lui aussi, un praticien que son poste au Bureau des longitudes obligeait à réfléchir sur la simultanéité temporelle en deux points éloignés. Ainsi commença, au croisement de la physique, de la philosophie et de la technologie, la révolution de la relativité. -
« Combien dure une seconde », Tony Jones (2003)
Longtemps, on a évalué le temps qui passe à partir du mouvement apparent du Soleil, c’est- à-dire à partir de la rotation de la Terre sur elle-même. Il y a quelques décennies, les physiciens ont redéfini la seconde à partir de propriétés fondamentales des atomes. Comment ? Pour quoi faire ? Cet ouvrage raconte l’histoire de cette unité de temps universelle.
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« Longitudes », Dava Sobel (1998)
Lors des grands voyages d’exploration du XVIIIe siècle, les mauvaises estimations de la longitude, dues à la faible qualité des chronomètres de marine, furent la cause de bien des naufrages. Savants célèbres et techniciens émérites proposèrent quantité de méthodes sophistiquées pour résoudre ce problème. Pourtant, l’histoire des sciences ayant parfois des allures de roman, c’est un humble horloger, John Harrison, qui trouva la solution. Il construisit le premier chronomètre résistant à la houle du grand large mais dut faire face à l’animosité du milieu scientifique et à la mauvaise foi des représentants de l’Empire britannique. Une incroyable histoire dont tous les fils politiques, scientifiques ou académiques sont ici brillamment dénoués.
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« Histoire du temps », Jacques Attali (1982)
Raconter l’histoire d’un objet quotidien, de ses techniques, de ses formes, de ses usages, telle est la première ambition de ce livre.
Je voudrais qu’on y trouve avant tout une méticuleuse histoire des instruments de mesure du temps, du premier gnomon aux plus étranges objets d’aujourd’hui. Une histoire aussi de leurs théoriciens, de leurs inventeurs, de leurs fabricants. Et, au-delà, celles des usages, innocents ou pervers, quotidiens ou démesurés, qu’en ont fait les hommes.
Une histoire ? Des histoires, plutôt. Car les formes du temps s’enchevêtrent en de complexes arabesques, en des interférences raffinées. Bien des récits du passé sont alors possibles et se croisent, bien des avenirs sont encore ouverts…
A chaque grand carrefour de l’histoire du pouvoir change la mesure du temps, signal annonciateur. Le gnomon, la clepsydre, l’horloge astronomique, la montre, le chronomètre de marine et la pointeuse d’usine révèlent certaines de ces grandes fractures. De même, aujourd’hui, notre avenir, ses richesses et ses ruines, ses espérances et ses cauchemars sont inséparables de l’usage que nous ferons du temps, autrement dit de l’usage que nous ferons de nous-mêmes.
Voici donc des histoires du temps. Histoires de pénitence et de fête, de sacrifice et de carnaval, de violence et de sourire. Puissent-elles aider à mieux faire poindre en chacun l’aube d’un temps de vie, de tolérance et de liberté.